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Photo de l'artiste Aim Boo avec le mot 'YOU' entre les mains

INTERVIEW : AimBoo, Artiste Plasticien

23 DÉCEMBRE 2022

AimBoo pratique un art singulier. Des œuvres graphiques et colorées qui capturent un peu le sens du monde…

Rencontre avec l'artiste.

AimBoo pouvez-vous revenir sur votre passage du monde de la publicité au monde de l'art ? L'expression y est-elle plus libre ?

J'ai baigné très jeune dans le monde de l'art de façon instinctive, j'ai dessiné très tôt, sculpté de la terre et du bois, peint et joué de la musique jusqu'à l'âge de 26 ans. J'ai ensuite utilisé cette énergie dans la publicité où je mettais ma créativité au service d'entreprises que j'ai créé. Oui l'expression y est plus libre pour moi puisque cela traduit ma vision de l'humanité et le sens que je veux donner à mon art.

Photo de l'artiste Aim Boo avec le mot 'YOU' entre les mains
Photo de l'artiste Aim Boo avec le mot 'YOU' entre les mains
Parlez-nous un peu de votre signature… Le bleu, le You, l'utilisation du néon ?

Le bleu s'est révélé chez moi naturellement, sans doute influencé inconsciemment par des artistes comme Picasso, Klein ou Hockney. “YOU” est une incitation à l'éveil sa propre conscience. Symbolisée dans mes oeuvres, elle s'est révélé chez moi par mon parcours d'autodidacte et après avoir vu le film de Peter Brooke "Rencontre avec des hommes remarquables". Ce monstre sacré du théâtre a retracé dans ce film la vie de Georges Ivanovitch Gurdjieff. Ça m'a fait découvrir la méditation quotidienne qui n'était pas à la mode dans les années 80 et qui est un processus d'apprentissage lent. Aujourd'hui, les influences actuelles sont plûtot de tout faire dans l'urgence avec des propositions de résultats immédiats. Pour le Néon, cette incroyable découverte du français Georges Claude il y a plus d'une siècle a fait le tour du monde. On pouvait voir par exemple à Times Square il y a quelques années des façades couvertes de néons, ce qui nous ferait presque croire que cette invention était américaine ou chinoise. Je l'avais utilisé très tôt dans la publicité, d'où cette inspiration d'associer le verre et la lumière sur mon travail comme une peinture et une sculpture.

On remarque dans vos œuvres l'utilisation de plusieurs symboles, religieux ou pop… Pourquoi est-ce important de les lier dans votre travail ?

Vous faites allusion à l'hexagramme, un symbole mystique qui est à l'origine de ma représentation de cet être humain sur mes tableaux, icône de l'humanité, symbolisant pour moi l'homme et son évolution possible, avec toute la divinité et l'amour qu'il porte et qu'il doit trouver en lui.

Photo de l'artiste Aim Boo avec le mot 'YOU' entre les mains
Photo de l'artiste Aim Boo avec le mot 'YOU' entre les mains
Comment conceptualisez-vous l'art en 2022 ?

Pour moi l'art est le témoignage et la représentation d'une période interprétée par le regard, par le filtre d'un être que l'on nomme "artiste". Tout le monde est un artiste en veille, certains l'expriment, d'autres non.

Vous utilisez des médiums numériques pour vous exprimer. Que pensez-vous du Web 3 et de son pendant créatif que sont les NFT ?

L'œuvre incroyable “Everydays” qui s'est vendue près de 70 millions de dollars ou “the merge” à 91 millions de dollars sont des fulgurances d'un marché naissant et qui seront la représentation d'une époque où le numérique a pris le pas sur beaucoup de choses. Ça correspond à la nouvelle génération, peut-être que dans le futur, les NFT seront comme les premières peintures sur toile du XVème siècle.

Parlez moi un peu de votre œuvre RESET ?

C'est ma représentation du monde qui se délite et se renouvelle perpétuellement, un peu comme le jeu de briques des années 80 “Breakout” où ça va de plus en plus vite et on finit par en perdre le contrôle. Réinitialiser l'Essence et le sens de notre vie… ou disparaître, voila mon RESET.

Photo de l'artiste Aim Boo avec le mot 'YOU' entre les mains
Photo de l'artiste Aim Boo avec le mot 'YOU' entre les mains
Qui est l'artiste qui vous a le plus influencé ? Pourquoi ?

Il y en a plusieurs, le plus ancien dans ma mémoire qui m'a passionné immédiatement fut Van Gogh. Dès l'âge de 11 ans je reproduisais aux crayons de couleurs quelques oeuvres comme "les mangeurs de pommes de terre" ou "Le postier". J'avais été récompensé en 6ème par un livre de ce peintre pour le 1er prix de dessin. J'aime Picasso évidemment, artiste éclectique d'une grande liberté. Et puis à travers la musique, amateur de jazz, de swing et de Be-bop, j'ai vu Chet Baker à Paris, chanteur et trompettiste, plutôt anonyme à l'époque et qui se produisait dans une cave devant une quinzaine de passionnés qui aimaient comme moi, Miles Davis, Joe Pass, Dizzy Gillespie… C'est là, au début des années 80, à travers le jazz que j'entends parler de Basquiat. Son énergie et la densité de son travail m'ont traversé, j'ai aimé cet instinct que l'on ressent dans ses toiles et sa spontanéité qui nous touchent au plus profond de notre être.

L'environnement urbain semble vous inspirer. Diriez-vous que la ville, ses personnages, ses règles vous électrisent ?

C'est l'humanité toute entière avec sa complexité qui me passionne et bien sûr l'environnement dans lequel nous vivons chacun. L'observation et l'écoute sont mes plus grandes sources d'inspiration. Les 8 milliards que nous sommes sur la planète dans toute sa diversité m'incitent encore plus à l'observation de nos dualités pour aller vers l'unité…YOU